La salle d’escrime de Lussan est soudain devenue silencieuse. Tous les regards se concentrent sur Pierre Chadebeck, le maître d’armes, qui fonce vers le tapis conducteur où deux fleurettistes sont à l’arrêt, l’un en garde, l’autre simplement immobile.
« Stéphane, si tu fais encore partie de l’équipe, tu te réveilles, sinon je te raye de la liste, ce sera plus simple pour les sélections ! » hurle l’entraîneur à son escrimeur vedette.
Stéphane Montesson n’a pas l’air très impressionné. Il soupire, abaisse son masque, un écran de toile métallique à mailles serrées garni de bourrelets, connecte son filin à sa veste conductrice et se met en garde de sixte. Son adversaire engage : marcher fente. Sans enthousiasme, Stéphane attaque au fer : battement, pression. Touché ! L’enregistreur sonne. Il devrait jubiler, mais il reste impassible, le fleuret pendant au bout du bras...