Fatigue palpable

Deux mecs se foutent sur la gueule
Au coin de la rue
Allez savoir ce qu’il lui a dit
Allez savoir ce qui lui a déplu

Peut-être une histoire de minette
Peut-être un regard déplaisant
Il y a du monde à la fenêtre
Qui s’en régale bizarrement

Deux gars se foutent sur la gueule
En bas de chez moi
Apparemment ils s’en veulent
Mais l’on se demande bien pourquoi

Moi dans mon lit, presque endormi
Demi sommeil, fatigue palpable
Le bruit des coups à mes oreilles
Est d’une violence innommable

Ça me tord le bide
C’est désolant
La nuit n’a pas pris une ride
Pourtant elle dure depuis mille ans

Puis y a cette meuf
Qui crie tout ce qu’elle peut
Alors que l’autre comme un gros boeuf
Se bat sans doute pour ses beaux yeux

Puis y a cette fille
Qui fait ce qu’elle peut
De toutes ses forces elle s’égosille
Arrêtez de vous battre nom de dieu

Ça me tord le bide
C’est désolant
La nuit n’a pas pris une ride
Pourtant elle dure depuis mille ans

On cherche

J’ai longtemps essayé de pleurer en pensant à ce jour
Ce jour où, fier, tu t’es barré vers d’autres alentours
T’avais besoin de changer d’air
Moi j’avais besoin de mon père
J’avais dix ans et de l’entrain
Pas médisant, un chouette gamin
J’ai d’abord cru que c’était de ma faute
J’ai vite compris, c’est ça la vie

On marche, on court, on crie et on respire
On fait aussi un peu l’amour et parfois des sourires
Mais quand on y réfléchit un peu
On cherche surtout à trouver mieux

J’ai longtemps essayé de pleurer, mais j’ai pas trouvé le temps
La vie m’a vite enveloppé dans ses draps avenants
J’en ai visité chaque repli
Elle m’a donné, elle m’a repris
J’ai sauté dans pas mal de trains
Je me suis parfois perdu en chemin
J’ai pris des coups, je m’en suis remis
J’ai vite compris, c’est ça la vie

On marche, on court, on crie et on respire
On fait aussi un peu l’amour et parfois des sourires
Mais quand on y réfléchit un peu
On cherche surtout à trouver mieux

Ceux que la vie piétine embrassent l’existence
Les autres, semblables à des mimes, observent la transhumance
Les yeux tous ronds, la bouche ouverte
Y comprennent rien mais ils dissertent
Chacun y va de son opinion, bave de crapaud, mais à quoi bon ?
Pourquoi cracher sur son voisin quand il n’a pas les cartes en mains ?
Quand baladé par ses humeurs, pauvre pantin y a pas d’erreur
Quand c’est l’instinct qui prend les rênes, quand on veut sortir de l’arène

On marche, on court, on crie et on respire
On fait aussi un peu l’amour et parfois des sourires
Mais quand on y réfléchit un peu
On cherche surtout à trouver mieux

Le désert

C’est un voyage sans fin
Un foyer sans repos ni rage
Un horizon pour le moins incertain
Si calme qu’on y fait naufrage

Je suis perdu dans le désert
Dans un lieu de mystère
Du vent sous les paupières
Du vide devant les yeux
Mon corps se fond, mon coeur s’affaire
Il cherche les raisons et puis se range
Il n’y a rien à faire
L’immensité nous mange

C’est un voyage sans fin
Un foyer sans repos ni rage
Un horizon pour le moins incertain
Si calme qu’on y fait naufrage

Je suis perdu dans le désert
Au milieu de nulle part
De partout, si tout n’est rien
C’est à n’y rien comprendre, je pars
Je vais vers l’au delà
De là je vois de l’eau
Une oasis, là-bas au loin ça brille
Il était temps parce que franchement
Je fonds, et même, je grille

C’est un voyage sans fin
Un foyer sans repos ni rage
Un horizon pour le moins incertain
Si calme qu’on y fait naufrage

Je suis perdu dans le désert
Les heures passent et moi j’erre
Ça vaut le coup d’oeil, les vautours sont là-haut
Ceux là ne porteront pas le deuil mais seront présents pour l’apéro
Alors je cherche une planque pour périr paisiblement
Parce que l’idée qu’on vienne me becter
Ne m’enchante pas vraiment

Mais tout ça est dans ma tête
L’illusion au coin de l’oeil je guette
Je commence à comprendre
Que bientôt je vais rendre l’âme
Lamentable fin, que de ne finir au coeur de rien

Je suis perdu dans le désert
J’ai peur des jours, des heures
Des mois d’émoi à marcher droit devant
Sous ce cagnard, son poignard, et sans un soupçon de vent
Qui pourrait m’apporter des nouvelles, bonnes ou mauvaises
Même une qui m’annonce que je suis de la baise
Simplement sortir de ce silence immense et dense

C’est un voyage sans fin
Un foyer sans repos ni rage
Un horizon pour le moins incertain
Si calme qu’on y fait naufrage

Le coton

Ça sent la mer à plein nez
J’ai l’impression de rouler une grosse galoche à une sirène
Je sais pas vraiment quelle heure il est
Y a bien l’horloge derrière
mais pourquoi je me donnerais cette peine ?

Sur le port de La Rochelle,
Je suis bien, qu’importe le temps puisque dedans
Le coton remplace la grêle

Un peu comme ces moments
Où l’on oublie tous ses tourments
Une parenthèse qui fait du bien
Quoi qu’éphémère, c’est mieux que rien

La mer c’est beau
Puis y a du bleu là-haut
Alors dedans le coton bien sage
Se prend un peu pour un nuage

Y se laisse aller au gré du vent
Chante un petit air, devient plus grand
Remplit mon corps de plus en plus
Dans 5 secondes je serai une peluche

Un Teddy Bear, un fait divers, mais c’est l’été
Y fait trop chaud, vivement cet hiver... à méditer

Au fond de toi

Je suis l’eau, je nettoie tes chagrins
Je coule sur toi, je suis la sueur, je suis le bain
Je suis la mer, je suis un jour de pluie
Je suis tout ce que l’on essuie

Et je suis là
Au fond de toi

Je suis le vent, je suis la parole des arbres
Je fais danser les cerfs-volants
Sous mes doigts, rien ne demeure de marbre
Je porte des messages d’un bout du monde à l’autre
J’escorte les nuages, je tutoie les cimes les plus hautes

Et je suis là
Au fond de toi
Ne vois-tu pas
D’où vient ta voix ?

Je suis le feu, je forge tes colères
J’enfante tes désirs, je laisse mes traces dans la chair
Je te garde du froid, je sème la peur parfois
Je suis le meilleur ou le pire, je suis les deux à la fois

Et je suis là
Au fond de toi
Ne sens-tu pas ?
Au fond de toi

Chaque seconde

Je regarde de l’autre côté de la rue
La voisine qui se noircit les poumons
Mis à part cet excès de nicotine
Je remarque malgré moi qu’il y a du monde au balcon
Quand elle se penche

Le pilier de comptoir, jamais en retard
Dix heures du mat’ et déjà à la main une bière pur malt
à se donner l’air du mec balaise
Alors que chaque gorgée le ramène à son malaise
Quand il y pense

C’est un moment mimant l’immense
Une illusion d’ailleurs
Un pas, mais pas de la bonne danse
C’est une putain dans un tailleur

Là-bas en bas, la boulangère
Elle braille si fort, qu’elle en intimiderait le tonnerre
La polémique du temps qu’il fait
Les vacances de Monique, la politique, les potins du quartier
Même le dimanche

Je vous parle même pas de la starlette qui se dandine
Et qui passe son temps à mater son cul dans les vitrines
Chaque jour, je la vois qui défile
Défiant les lois des bienséances civiles
Quelle paire de hanches

C’est un moment mimant l’immense
Une illusion d’ailleurs
Un pas, mais pas de la bonne danse
C’est une putain dans un tailleur

Sous ma fenêtre minaude tout ce petit monde
C’est la mode du paraître
C’est faire semblant à chaque seconde
Les trottoirs deviennent des cinémas
Simulons à la chaine des sentiments
toujours plus plats
Sans contenance

C’est un moment mimant l’immense
Une illusion d’ailleurs
Un pas, mais pas de la bonne danse
C’est une putain dans un tailleur

La mélasse

J’ai pas tout pigé, à vrai dire j’ai même rien compris
J’ai 26 piges et je m’endors seul dans mon lit
Les femmes, c’est bien connu, y en a des tonnes
Des drôles, des connes, des belles toutes nues
Y a celle qui un jour te rendra fier
Pour ça faut chercher sans relâche, surtout ne jamais lâcher l’affaire

Le bonheur c’est beau
Mais faut se lever de bonne heure
Le bonheur, c’est pas cadeau

Des femmes, j’en ai connu, trois ou quatre, peut-être bien dix
J’y ai goutté au grand amour, celui qui brille du genre tout glisse
J’ai fait l’amour, plus d’une fois
J’ai fait la guerre aussi
Peace&Love ça marche ! (ou pas)
Dans la vraie vie, y a des conflits, ça je l’ai compris

Mais là, je sais pas ce que j’ai
Dans la mélasse des lassitudes, j’en viens à ne plus rien aimer
Mais là, je me sens tout vide
La bouche ouverte, j’attends que l’amour veuille bien venir visiter mon bide

Le bonheur c’est beau
Mais faut se lever de bonne heure
Le bonheur, c’est pas cadeau

Puis le temps passe, file, un jour chassant l’autre
Un pile ou face avec la vie, « ta vie, ma vie » devient la nôtre
Je suis heureux, je l’ai même pas vu venir
Faut dire aussi que je suis bigleux et ça empire

Si l’on en croit ce qu’on dit, ça rend aveugle
J’avoue avant j’avais jamais vu flou autant, je bug
Je ferme les yeux, j’y vois pas mieux
C’est quoi ce bordel ??

Mais bon, je suis heureux
D’être au bord d’elle

C’est beau
C’est donc ça le bonheur
C’est s’offrir en cadeau

Ça commence quand ?

Je m’en remets à toi, je n’ai rien vu
Je m’en remets à toi, je n’ai rien vu

Je suis né les yeux fermés
Je les ai ouverts, j’ai vu ma mère
On m’a collé contre son corps
Elle m’a dit « te voilà »
Pas tort, mais je suis vide
J’ai rien dans le bide

Les quelques cris qu’y avait dedans
Je les ai crachés là, en sortant
Pas de colère, juste pour leur plaire
Paraît que c’est normal de gueuler
Même quand on est qu’un petit bébé
C’est ça la vie ?
Je sais pas si ça va me plaire…

Je m’en remets à toi, je n’ai rien vu
Je m’en remets à toi, je n’ai rien vu

J’ai jamais vu ce qui se passe dehors
Moi, je connais plutôt le dedans
Ce qui se passe dedans, là, dans ton corps
J’te raconterai un jour, d’accord
Mais pour le moment, c’est toi
qui vas m’apprendre à être moi
Allez maman, ça commence quand ?

Intime et étrangère

Dans les rues de Londres
J’ai bien cru voir mon coeur fondre
Quand elle m’a regardé d’un oeil égaré
Et qu’elle m’a dit : « salut mon p’tit »

Dans les rues de London
J’aurais bien eu besoin de Chatterton
De rafistoler l’humeur qui vrille chaque fois qu’elle tonne
La cloche que m’évoque ma caboche
Quand confus j’me laisse aller, que la ville me renvoie mon reflet

La ville dans laquelle j’erre
Intime et étrangère
Les rues dans lesquelles je...
... m’invente d’innombrables jeux (me marre)

Dans les rues de Glasgow, j’ai feint de semer mon égo
Glacé mes illusions de devenir quelqu’un pour de bon
Dans les rues d’Angers, j’ai bravé mille et un dangers
Et dans les rues de Paris…

Dans les rues de Rome, j’ai pris tous les chemins
Contrairement à ce qu’on dit, ils m’ont mené bien loin
Mais toujours mon ombre me harcèle
Si discrète soit-elle

Tu peux partir au bout du monde
Laisser derrière les vilains et l’immonde
Tu peux décider de ne parler à personne
Mais impossible de semer ta personne

La ville dans laquelle j’erre
Intime et étrangère
Les rues dans lesquelles je...
... m’invente d’innombrables jeux

Envie

J’ai commencé un bouquin, je l’ai arrêté avant la fin
J’ai pas envie, envie de rien
J’ai pas bouffé depuis trois jours,
Pas même envie de faire l’amour... avec ma main
Envie de rien

Envie de toi, c’est tout
Envie de t’embrasser tout doux
Mais t’es pas là, t’es bien trop loin
Envie de toi, c’est tout
Envie de ta main sur ma joue, mais t’es trop loin…

Mais faut bien se lever, alors, je m’invente des raisons
Je me dis que ton corps fait pareil, là-bas,
dans une autre maison
Sous un autre soleil, au bout du monde
Je ferme les yeux et j’imagine
Que sur ta bouche se dessine
Le même sourire que le mien,
En me disant que demain, tu recevras cette lettre,
Je tiens la tienne entre mes mains

Envie de toi, c’est tout
Envie de t’embrasser tout doux
Mais t’es pas là, t’es bien trop loin
Envie de toi, c’est tout
Envie de ta main sur ma joue, mais t’es trop loin... reviens !

Je reçois tes baisers du sud
Tes étoiles, tes bouts de soleil
Je me dis que si la vie est rude
Tu m’offres une trêve sans pareil
Drôle de balade dans laquelle tu m’entraînes
Je suis mes pas, je vais de l’avant
Sans trop savoir où ça me mène
Mais avec toi, c’est rassurant

Envie de toi, c’est tout
Envie de t’embrasser tout doux
Mais t’es pas là, t’es bien trop loin
Envie de toi, c’est tout
Envie de ta main sur ma joue

Avant le sens

Maître de mon silence
Mais l’être n’est pas assez
Mes lettres enlacées dansent, se vont sans se lasser
Les mots me viennent avant le sens
L’essence de la pensée,
C’est pourtant d’avoir une chance
De peut-être les peser, d’avoir le choix de les garder
Bien au chaud sous son chapeau
Ne pas les voir s’envoler
Et rire dans mon dos

Être maître de son silence
Et taire l’insensé
Mais dire ce que l’on pense
Le faire sans offenser
Les mots nous tiennent, ils nous devancent
Moi qui la croyais mienne
Ma bouche prône l’indépendance
Au point de me tromper
Libère des mots d’acier trempé
Qui se heurtent loin devant
Mais font quand même mal en passant
Et ça coule dans mon dos

Je ne contrôle rien
Mes mots sont du venin
Quand je suis hors de moi
Mieux vaut être loin de moi

Maître de mon silence
Mais l’être n’est pas assez
Mes lettres enlacées dansent,
Se vont sans se lasser
Les mots me viennent avant le sens
L’essence de la pensée
C’est pourtant d’avoir une chance
De peut-être les peser, d’avoir le choix de les garder
Bien au chaud sous son chapeau
Ne pas les voir s’envoler
Et rire dans mon dos

Bien longtemps

J’ai marché bien longtemps
J’ai, pieds nus, j’ai couru
J’ai traversé le temps
Comme on traverse une rue

J’ai bien regardé des deux côtés
Les yeux ouverts, grands, pour ne rien rater
Toutes ces couleurs, tous ces moments
Je suis d’humeur à suivre le vent

Belle image me direz-vous
Que celle d’accompagner le vent
Et les nuages semblent si doux
Mille fois j’ai eu l’envie de sauter dedans

Depuis toujours je vise la légèreté
Laisser les tracas, les valises, et s’envoler
Nu comme un ver, vers des pays
Où pour dire « Bonjour » on sourit

Sur les visages il y aurait de la joie
On s’aimerait dès la première fois
En compagnons, en êtres humains
Puisqu’il n’y a rien d’autre au fond
Que la chaleur d’une autre main

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